C’est par un vendredi après-midi de beau temps que l’on décida d’aller tâter du spi. Si l’espace aérien était autorisé aux aéronefs civils, l’espace aquatique bénéficierait forcément de la même largesse…
Francis avait gréé Caminar avec les trois voiles, GV, foc et yankee. Avec du vent d’Ouest de tradition, il faut naviguer au près pour sortir de la conche de Sanguinet.
Et une question se pose : le yankee, très en avant, n’a-t-il pas pour inconvénient de faire abattre le navire ?
Si l’on mesure les angles de virement, on trouve soit 120°, soit 100°. Ce qui correspond à des angles variant de 50 à 60° par rapport au vent réel. Cette variable de 10° peut à son tour s’expliquer par la force variable du vent. La capacité du barreur, présentement Pierre, n’est pas ici en cause…
Et si l’on enlève le yankee, que se passera-t-il ?
Il se passe ceci :
Dans le configuration GV et foc, le bateau gagne 20° (de cap).
Et, lors du virement face au vent, on voit que l’angle est de 85°, ce qui signifie que Pierre maintenait un angle de 42 30″ par rapport au vent qui, il faut le reconnaître, avait quelque peu adonné (venant plus au Nord). Ce qui peut expliquer cet excellent angle de progression par rapport au vent réel.
Coupe d’œil sur l’ensemble du trajet face au vent, soit 6 km :
Il est donc temps de passer au vent portant et de hisser le spi !
Tout le monde est occupé et c’est Brigitte qui dirige la manœuvre.
Et, pas de chance, ce jour-là, tout s’emmêlait…
Après un bord de grand largue et un virement laborieux, on s’aperçut que la drisse du spi et celle du foc étaient sens dessus-dessous en haut du mât… Il fallut donc affaler et recommencer l’arrimage du spi.
Et c’est là que l’on eut une idée : que se passerait-il si on ne gardait que le spi ? Le vent n’était pas très fort et la GV semblait déventer le spi…
Chiche, on affale la grand-voile !
Le voilier garde la même vitesse.
Comme on voit bien ce qui se passe,
on va pouvoir s’entraîner au virement de bord (par vent arrière), et ce, sans Grand Voile.
Attention, c’est parti :
Pierre laisse filer l’écoute tribord jusqu’à ce que le point d’écoute dépasse l’étais avant…
Francis embraque l’écoute babord…
Brigitte, à la barre, peut faire loffer le bateau….
Le point d’écoute ne s’est pas coincé dans l’étais (un progrès) mais la voile a tendance à s’emmagasiner au-delà le long de son propre bord d’attaque…
(Là, il faut suivre…)
Donc, c’est au tour de Francis à border son écoute afin de faire passer la toile du bond côté du bord d’attaque…
Et voilà, c’est parti pour un autre bord de Grand Largue,…
… avec le spi sur babord. Nous sommes donc tribord amure.
La prochaine fois, on filmera la manœuvre.
Et on essaiera de mettre le spi et la grand voile en ciseau !
Ce qui risque poser problème au moment d’affaler.
Coup d’œil sur ce trajet de retour au vent portant :
Dans la manœuvre du spi, des progrès restent à faire. Prochain rendez-vous : mardi 27 septembre, avec du soleil et du petit vent changeant.
Ces jours-ci, peu de monde sur le lac,
… un motorisé en train de gazéifier l’eau du lac,
et…
… un revenant, Laurent, qui, ce jour-là a pu vérifier que Liku marchait toujours très bien, à la voile !
Quant à la manœuvre dite de la capture-de-la-bouée-au-lasso,
on ne vous dira pas comment elle s’est terminée…